Alcoolorexie Paris : Quand l'Alcool Remplace la Nourriture | Diététicien Spécialisé TCA

INTRODUCTION

Avez-vous déjà sauté un repas pour "économiser" des calories en prévision d'une soirée arrosée ? Vous êtes-vous déjà senti·e coupable d'avoir bu de l'alcool, au point de compenser par une restriction alimentaire le lendemain ? Ces comportements, bien plus répandus qu'on ne le pense, portent un nom : l'alcoolorexie, ou drunkorexie en anglais.

Ce terme, né de la contraction entre "alcool" et "anorexie", désigne une pratique inquiétante où l'on remplace des calories alimentaires par des calories alcooliques dans un souci de contrôle du poids. Touchant principalement les jeunes adultes entre 18 et 30 ans, l'alcoolorexie se situe à l'intersection dangereuse entre troubles alimentaires et consommation problématique d'alcool. Selon une étude australienne récente, jusqu'à 67% des personnes interrogées admettent restreindre leur alimentation pour compenser leur consommation d'alcool.

Dans cet article, je vous propose d'explorer ce phénomène avec mon approche habituelle : scientifique, bienveillante et résolument non-culpabilisante. Parce que comprendre les mécanismes qui se cachent derrière l'alcoolorexie, c'est déjà commencer à s'en libérer.

COMPRENDRE L'ALCOOLOREXIE : AU-DELÀ DES APPARENCES

Qu'est-ce que l'Alcoolorexie Exactement ?

L'alcoolorexie n'est pas un diagnostic médical officiellement reconnu dans le DSM-5, mais un terme familier qui décrit un ensemble de comportements compensatoires liés à la consommation d'alcool. Ces comportements se manifestent de plusieurs façons :

Les pratiques caractéristiques incluent :

  • Sauter des repas avant une soirée pour "garder" des calories pour l'alcool

  • Compter obsessionnellement les calories des boissons alcoolisées

  • Faire de l'exercice excessif pour "mériter" de boire ou compenser après coup

  • Se faire vomir après avoir bu pour éliminer les calories

  • Utiliser des laxatifs ou des diurétiques après consommation d'alcool

  • Jeûner les jours suivant une consommation importante

Cette pratique révèle un paradoxe cruel : d'un côté, notre société valorise la minceur et impose une pression constante sur l'apparence physique. De l'autre, elle encourage la socialisation autour de l'alcool, créant une tension insoutenable pour celles et ceux qui tentent de répondre à ces deux injonctions contradictoires.

Les Chiffres qui Inquiètent

Les données scientifiques récentes mettent en lumière l'ampleur du phénomène :

  • Entre 39% et 46% des étudiant·es universitaires rapportent intentionnellement restreindre leur alimentation avant de consommer de l'alcool

  • Environ 30% des femmes dans la vingtaine sautent des repas pour boire davantage

  • 79% des participantes à une étude américaine de 2013 ont démontré s'engager dans des comportements d'alcoolorexie

  • Jusqu'à 50% des personnes souffrant de troubles alimentaires abusent également de l'alcool ou de substances illicites

  • L'Association nationale de l'anorexie mentale et des troubles associés rapporte que 72% des femmes admettant une consommation inappropriée d'alcool souffrent également d'un trouble alimentaire

Ces statistiques ne sont pas là pour alarmer, mais pour valider : si vous vous reconnaissez dans ces comportements, sachez que vous n'êtes pas seul·e, et surtout, que ce n'est pas une question de volonté défaillante.

Qui est Concerné ?

Bien que l'alcoolorexie ait été initialement observée sur les campus universitaires américains en 2008, le phénomène s'est depuis largement répandu. Il touche particulièrement :

Les jeunes adultes (18-30 ans), confrontés à une double pression :

  • Maintenir un physique conforme aux standards de minceur véhiculés par les réseaux sociaux

  • S'intégrer socialement dans une culture où l'alcool est omniprésent

Les femmes en priorité, mais les hommes sont également concernés, avec des motivations parfois différentes :

  • Chez les femmes : préoccupation pour l'image corporelle et peur de prendre du poids

  • Chez les hommes : difficultés de régulation émotionnelle et recherche d'intoxication rapide

Les personnes avec des antécédents de troubles alimentaires, qui trouvent dans l'alcool un nouveau terrain de contrôle ou de désinhibition.

Les étudiant·es en première année, particulièrement vulnérables face au légendaire "Freshman 15" (prise de poids de 7kg durant la première année universitaire), combiné à la pression sociale de consommation d'alcool.

LES MÉCANISMES CACHÉS : POURQUOI L'ALCOOLOREXIE S'INSTALLE

Le Piège des Injonctions Contradictoires

Notre société contemporaine nous place face à un paradoxe toxique. D'un côté, elle glorifie la minceur à travers des images retouchées sur les réseaux sociaux, des influenceurs fitness et une industrie de la diète qui génère des milliards. De l'autre, elle encourage une vie sociale centrée sur l'alcool : pots de départ, after-work, soirées, célébrations.

Cette double contrainte crée une tension psychologique insoutenable. Comment être perçu·e comme "fun" et sociable tout en maintenant un corps conforme aux standards de minceur ? Pour certain·es, l'alcoolorexie apparaît comme une solution logique, bien que dangereuse.

Les magazines féminins ont leur part de responsabilité dans cette problématique. Combien d'articles avez-vous pu lire sur "les cocktails les moins caloriques" ou "comment compenser une soirée arrosée" ? Ces messages, bien qu'apparemment anodins, contribuent à normaliser l'idée qu'il faut "mériter" de boire ou "compenser" après coup.

Les Motivations Sous-Jacentes

Les recherches scientifiques ont identifié plusieurs motivations principales derrière l'alcoolorexie :

1. Éviter la prise de poids La première motivation, retrouvée chez 67% des personnes concernées, est la peur panique de grossir. L'alcool étant calorique (7 kcal par gramme, presque autant que les lipides), certain·es font le calcul suivant : "Si je ne mange pas, je peux boire sans prendre de poids."

Ce calcul est doublement trompeur. D'abord, parce qu'il ignore les besoins nutritionnels essentiels du corps. Ensuite, parce que boire à jeun augmente drastiquement l'absorption de l'alcool et ses effets néfastes sur l'organisme.

2. Se saouler plus rapidement Boire l'estomac vide accélère l'absorption d'éthanol dans le sang, permettant d'atteindre l'ivresse plus vite et avec moins d'alcool. Pour certain·es, c'est une forme d'auto-médication : l'alcool anesthésie temporairement l'anxiété, le mal-être ou les ruminations.

3. Économiser de l'argent Certaines études mentionnent l'aspect économique : sauter des repas permet d'économiser de l'argent pour acheter de l'alcool. Cette motivation, bien que moins fréquente, révèle parfois une dépendance naissante.

4. Normes sociales et pression des pairs Les études montrent que les normes sociales en matière de consommation d'alcool ET les normes associées à l'image corporelle ont un impact considérable sur la motivation de ces comportements. L'alcoolorexie devient alors une tentative désespérée de répondre simultanément aux attentes contradictoires de son groupe social.

Le Rôle des Réseaux Sociaux et de la Culture du Corps Parfait

Les plateformes comme Instagram, TikTok ou BeReal alimentent un culte du corps parfait qui exacerbe le phénomène. Les jeunes femmes, en particulier, sont bombardées d'images de corps minces tout en voyant leurs pairs célébrer des soirées festives bien arrosées.

Cette exposition constante à des standards irréalistes crée une dissonance cognitive. Comment concilier le #fitnessgoals du matin avec le #partylife du soir ? L'alcoolorexie apparaît alors comme une fausse solution à ce dilemme moderne.

De plus, certaines communautés en ligne normalisent et même encouragent ces comportements, les présentant comme des "astuces" pour maintenir sa ligne tout en s'amusant. Cette banalisation rend le problème d'autant plus insidieux.

LES DANGERS RÉELS : CE QUE L'ALCOOLOREXIE FAIT À VOTRE CORPS ET À VOTRE ESPRIT

Les Conséquences Physiques Immédiates

Boire de l'alcool à jeun n'est jamais anodin. Voici ce qui se passe dans votre corps lorsque vous pratiquez l'alcoolorexie :

Intoxication alcoolique accélérée L'éthanol atteint votre système sanguin beaucoup plus rapidement quand votre estomac est vide. Votre taux d'alcoolémie grimpe à une vitesse dangereuse, augmentant drastiquement les risques d'intoxication alcoolique, de perte de conscience, voire de coma éthylique.

Hypoglycémie sévère Sans apport alimentaire, votre glycémie chute. Ajoutez-y l'alcool qui perturbe la libération de glucose par le foie, et vous vous retrouvez avec des malaises, des étourdissements, des vertiges, voire des évanouissements.

Déshydratation et déséquilibres électrolytiques L'alcool a un effet diurétique puissant. Combiné à un jeûne, cela provoque une déshydratation sévère et des déséquilibres en sodium, potassium et magnésium, essentiels au bon fonctionnement de votre cœur et de votre cerveau.

Troubles gastro-intestinaux Votre estomac vide est agressé par l'acidité de l'alcool, provoquant gastrites, ulcères, reflux gastro-œsophagiens et douleurs abdominales chroniques.

Les Dommages à Long Terme

Si l'alcoolorexie devient une habitude régulière, les conséquences s'aggravent considérablement :

Carences nutritionnelles graves Votre corps a besoin de vitamines (B, D, fer, calcium) et de minéraux que l'alcool ne peut évidemment pas fournir. Ces carences entraînent : fatigue chronique, système immunitaire affaibli, problèmes osseux (ostéoporose précoce), troubles de la concentration et de la mémoire.

Atteintes hépatiques Votre foie, déjà sollicité pour métaboliser l'alcool, souffre doublement en l'absence de nutriments protecteurs. Cela peut mener à une stéatose hépatique (foie gras), une hépatite alcoolique, voire une cirrhose à terme.

Dommages neurologiques L'alcool combiné à la malnutrition cause des lésions cérébrales progressives et parfois irréversibles. Les zones touchées affectent la mémoire, la concentration, la prise de décision et le contrôle émotionnel. Des études montrent que ces comportements sont particulièrement dangereux chez les moins de 25 ans, dont le cerveau est encore en développement.

Problèmes cardiovasculaires Les déséquilibres électrolytiques répétés et la malnutrition fragilisent votre cœur, augmentant les risques d'arythmies cardiaques, d'hypertension et de maladies cardiaques précoces.

Troubles hormonaux Chez les femmes, l'alcoolorexie perturbe le cycle menstruel, pouvant mener à l'aménorrhée (absence de règles), diminuer la fertilité et impacter la santé osseuse. Chez les hommes, cela affecte la production de testostérone.

Les Conséquences Psychologiques et Sociales

Au-delà du corps, l'alcoolorexie ravage la santé mentale et la vie sociale :

Amplification de l'anxiété et de la dépression Contrairement à l'idée reçue, l'alcool aggrave l'anxiété et les symptômes dépressifs à moyen terme, créant un cercle vicieux où l'on boit pour se sentir mieux, ce qui empire finalement la situation.

Risques de dépendance croisée L'alcoolorexie augmente significativement le risque de développer à la fois un trouble alimentaire clinique (anorexie, boulimie) ET un trouble de l'usage de l'alcool (alcoolisme). C'est ce qu'on appelle une comorbidité ou un "trouble dual".

Comportements à risque accrus L'intoxication rapide et sévère augmente les probabilités de : conduites sexuelles non protégées ou non consenties, accidents de la route, violences subies ou commises, situations dangereuses non perçues.

Isolement social et honte Paradoxalement, ces comportements nés d'un désir d'intégration sociale finissent par créer de l'isolement. La honte et la culpabilité poussent à cacher ses pratiques, à mentir à ses proches, à s'éloigner de ceux qui pourraient aider.

Impact académique et professionnel Les études montrent que les personnes pratiquant l'alcoolorexie ont plus de difficultés de concentration, d'absentéisme et de performances diminuées, que ce soit dans leurs études ou leur travail.

DÉCONSTRUIRE LES MYTHES : CE QUE L'ALCOOLOREXIE N'EST PAS

Mythe 1 : "C'est juste une phase étudiante normale"

Réalité : Non, l'alcoolorexie n'est pas un rite de passage anodin. Bien que répandue sur les campus, cette pratique constitue un comportement à risque sérieux. Les "phases" étudiantes normales ne mettent pas en danger votre santé physique et mentale de façon aussi systématique.

Normaliser l'alcoolorexie, c'est banaliser un problème de santé publique émergent. Les études montrent que ces comportements, même sporadiques, exposent à un risque élevé de développer des troubles liés à l'alcool ou à l'alimentation sur le long terme.

Mythe 2 : "C'est une bonne stratégie pour ne pas grossir"

Réalité : C'est l'inverse. L'alcoolorexie perturbe profondément votre métabolisme et favorise paradoxalement la prise de poids à long terme. Voici pourquoi :

Lorsque vous privez votre corps de nourriture puis le submergez d'alcool, vous créez un chaos métabolique. Votre corps, en état de famine, ralentit son métabolisme de base pour économiser l'énergie. L'alcool, riche en calories vides (sans nutriments), est stocké prioritairement sous forme de graisse, particulièrement au niveau abdominal.

De plus, l'alcool dérégule les hormones de la satiété (leptine et ghréline), ce qui vous pousse souvent à manger de façon compulsive le lendemain ou en fin de soirée. Ces "crises" alimentaires, fruit de la restriction et de l'effet désinhibiteur de l'alcool, s'accompagnent généralement de culpabilité, alimentant le cercle vicieux.

Mythe 3 : "C'est une question de volonté ou de discipline"

Réalité : Absolument pas. L'alcoolorexie n'est jamais une question de manque de volonté ou de faiblesse de caractère. C'est un mécanisme d'adaptation face à des pressions sociétales contradictoires et insoutenables.

Dire à quelqu'un qui pratique l'alcoolorexie "il suffit d'arrêter" revient à ignorer complètement :

  • Les injonctions paradoxales de notre société

  • Les mécanismes neurobiologiques de la récompense et de la dépendance

  • Les difficultés de régulation émotionnelle sous-jacentes

  • Le rôle de l'anxiété et du mal-être

  • L'impact des traumatismes potentiels

Ces comportements sont intelligents dans leur tentative de résoudre un problème impossible. La solution n'est jamais plus de contrôle, mais plutôt de comprendre et de traiter les causes profondes.

Mythe 4 : "Seules les personnes qui ont déjà un trouble alimentaire sont concernées"

Réalité : Faux. Bien que les personnes ayant des antécédents de TCA soient plus vulnérables, l'alcoolorexie peut toucher n'importe qui exposé aux pressions sociales concernant le poids et l'apparence.

Certaines personnes développent d'abord des comportements d'alcoolorexie avant de basculer dans un trouble alimentaire complet. D'autres pratiquent ces comportements de façon sporadique sans jamais développer de TCA diagnosticable, mais en subissent quand même les conséquences sur leur santé.

L'alcoolorexie se situe sur un continuum de comportements à risque, et sa gravité ne doit pas être sous-estimée, quelle que soit sa fréquence.

VERS UNE APPROCHE PLUS ÉQUILIBRÉE : COMMENT S'EN SORTIR

Reconnaître le Problème : Les Signaux d'Alerte

Comment savoir si vos comportements relèvent de l'alcoolorexie ? Voici quelques questions à vous poser en toute honnêteté :

  • Sautez-vous régulièrement des repas en prévision d'une soirée où vous allez boire ?

  • Comptez-vous systématiquement les calories de vos boissons alcoolisées ?

  • Vous sentez-vous obligé·e de faire du sport avant ou après avoir bu pour "compenser" ?

  • Avez-vous déjà provoqué des vomissements après avoir consommé de l'alcool par peur de prendre du poids ?

  • Vos choix alimentaires sont-ils dictés par votre consommation d'alcool prévue ou passée ?

  • Pensez-vous tout au long de la journée à votre poids et votre apparence physique ?

  • Ces comportements génèrent-ils des conflits avec votre entourage ?

  • Ont-ils un impact sur votre santé, vos études, votre travail ou vos relations ?

Si vous répondez oui à plusieurs de ces questions, il est temps de demander de l'aide. Cela ne fait pas de vous quelqu'un de faible ou de défaillant. Au contraire, reconnaître le problème est un acte de courage et de lucidité.

Les Bases d'une Relation Apaisée avec l'Alcool et l'Alimentation

Réapprendre à nourrir son corps Votre corps a besoin de nutriments pour fonctionner, quelle que soit votre consommation d'alcool. Manger avant de boire n'est pas une option facultative, c'est une nécessité physiologique. Un repas équilibré avant de consommer de l'alcool :

  • Ralentit l'absorption de l'éthanol

  • Protège votre estomac

  • Maintient votre glycémie stable

  • Préserve votre foie

  • Réduit les risques de comportements dangereux

Redéfinir la modération Selon les recommandations de l'OMS et de Santé Publique France :

  • Maximum 2 verres par jour pour les hommes

  • Maximum 1 verre par jour pour les femmes

  • Au moins 2 jours par semaine sans alcool

Ces repères ne sont pas moralisateurs, mais protecteurs. Ils reconnaissent que l'alcool est une substance toxique pour le corps, même en "petites" quantités.

Déconstruire la culpabilité alimentaire Les calories ne sont pas vos ennemies. Ce sont des unités d'énergie dont votre corps a absolument besoin pour vivre, penser, se réparer, réguler ses émotions. Aucun aliment n'est "mauvais" ou "interdit". Cette vision binaire et moralisatrice de l'alimentation alimente les troubles alimentaires.

Travailler sur l'image corporelle La vraie question n'est pas "comment rester mince tout en buvant ?", mais "pourquoi ai-je besoin que mon corps réponde à des standards qui ne sont ni réalistes ni sains ?". Ce travail sur l'image corporelle et l'estime de soi est fondamental et mérite un accompagnement professionnel.

L'Accompagnement Professionnel : Indispensable et Bienveillant

L'alcoolorexie, par sa nature même de trouble dual (alimentaire + alcool), nécessite un accompagnement pluridisciplinaire spécialisé.

Le diététicien-nutritionniste spécialisé en TCA Mon rôle, en tant que diététicien spécialisé, est de vous accompagner vers une relation apaisée avec la nourriture et votre corps, sans restriction ni culpabilisation. Mon approche s'articule autour de plusieurs axes :

  • Renutrition progressive : Réapprendre à nourrir votre corps selon ses besoins réels, pas selon des règles arbitraires de régime ou de contrôle du poids

  • Normalisation de l'alimentation : Redécouvrir qu'il n'y a pas d'aliments "interdits" ou "dangereux"

  • Reconnexion aux signaux corporels : Réapprendre à reconnaître la faim, la satiété, le plaisir alimentaire

  • Déconstruction des mythes nutritionnels : Comprendre ce que votre corps fait vraiment des nutriments

  • Stratégies concrètes : Construire des outils pratiques pour les situations sociales impliquant l'alcool

Le psychologue ou psychiatre spécialisé Le travail psychologique est essentiel pour adresser :

  • Les causes profondes de l'anxiété et du mal-être

  • Les difficultés de régulation émotionnelle

  • Les traumatismes potentiels

  • Les schémas de pensée dysfonctionnels

  • La relation à l'image corporelle

  • Les compétences sociales sans dépendance à l'alcool

L'addictologue si nécessaire Si la consommation d'alcool a évolué vers une dépendance, un addictologue pourra proposer un accompagnement spécifique pour travailler sur la réduction ou l'arrêt de la consommation.

L'approche intégrative L'idéal est que ces professionnels travaillent en coordination, partageant leurs observations et ajustant leurs approches. Cette synergie maximise les chances de rétablissement durable.

Des Outils Concrets pour Avancer

Le journal sans jugement Tenir un journal (pas de comptage de calories !) où vous notez :

  • Vos émotions avant et après avoir bu

  • Les situations qui déclenchent l'envie de pratiquer l'alcoolorexie

  • Les moments où vous avez réussi à manger avant de boire

  • Vos victoires, même minuscules

Ce journal n'est pas un outil de contrôle, mais d'observation bienveillante.

Les stratégies de substitution Identifier des comportements alternatifs quand l'envie de boire pour gérer une émotion survient :

  • Appeler un ami de confiance

  • Pratiquer la cohérence cardiaque

  • Sortir marcher

  • Écrire ce que vous ressentez

  • Écouter une playlist qui vous apaise

La communication assertive Apprendre à dire non sans se justifier : "Non merci, je ne bois pas ce soir" sans avoir à expliquer pourquoi. Votre relation à l'alcool ne regarde que vous.

Le réseau de soutien S'entourer de personnes qui comprennent et respectent votre démarche. Parfois, cela implique de prendre de la distance avec certains cercles sociaux, du moins temporairement.

ESPÉRER : LA GUÉRISON EST POSSIBLE

Les Preuves Scientifiques du Rétablissement

Les recherches sont formelles : avec un accompagnement approprié, la grande majorité des personnes souffrant de troubles alimentaires, y compris ceux associés à l'alcool, peuvent se rétablir complètement.

Les études montrent que :

  • 50 à 70% des personnes avec des troubles alimentaires atteignent un rétablissement complet avec un traitement adapté

  • La prise en charge précoce améliore significativement le pronostic

  • L'approche pluridisciplinaire donne les meilleurs résultats

  • Le soutien social et familial est un facteur protecteur majeur

Le rétablissement ne signifie pas devenir parfait·e ou ne plus jamais avoir de difficultés. Il signifie retrouver une relation suffisamment apaisée avec la nourriture et votre corps pour vivre pleinement votre vie, sans que ces préoccupations occupent tout l'espace mental.

Les Étapes du Chemin

Le parcours de guérison n'est pas linéaire. Il ressemble plutôt à une spirale, où l'on peut parfois avoir l'impression de revenir en arrière, alors qu'en réalité on avance à un niveau plus profond de compréhension.

Phase 1 : La prise de conscience Reconnaître que ces comportements posent problème et ne sont pas viables à long terme. C'est souvent la phase la plus difficile, car elle implique de renoncer à une stratégie qui semblait "fonctionner".

Phase 2 : La stabilisation Rétablir une alimentation régulière et suffisante, réduire progressivement les comportements à risque, construire un filet de sécurité avec les professionnels et les proches.

Phase 3 : Le travail en profondeur Explorer les causes sous-jacentes, travailler sur l'image corporelle, développer des stratégies de régulation émotionnelle plus saines, reconstruire l'estime de soi.

Phase 4 : La consolidation Intégrer les acquis dans la vie quotidienne, naviguer les situations sociales avec plus d'aisance, prévenir les rechutes potentielles.

Phase 5 : L'épanouissement Redéfinir qui vous êtes au-delà de votre relation à la nourriture et à l'alcool, investir dans vos projets de vie, construire des relations authentiques.

Chaque Petit Pas Compte

Vous n'avez pas besoin d'être parfait·e dès demain. Chaque repas pris avant de boire est une victoire. Chaque soirée passée sobre est une réussite. Chaque fois que vous résistez à l'envie de compenser est un pas vers la liberté.

Le changement prend du temps. Soyez patient·e et bienveillant·e avec vous-même. Les rechutes font souvent partie du processus et ne signifient pas un échec, mais une opportunité d'apprendre et d'ajuster.

Vous N'Êtes Pas Seul·e

À Paris et en Île-de-France, de nombreuses ressources existent pour vous accompagner :

Lignes d'écoute :

  • Anorexie, Boulimie Info Écoute : 09 69 325 900 (lundi, mardi, jeudi et vendredi de 16h à 18h)

  • Fil Santé Jeunes : 0800 235 236 (7j/7 de 9h à 23h, gratuit et anonyme)

  • Alcool Info Service : 0980 980 930 (7j/7 de 8h à 2h)

Associations spécialisées :

  • SOS Anor : suivi individuel et groupes de parole

  • FFAB (Fédération Française Anorexie Boulimie) : réseau de professionnels

  • Cabinet LIONNES (Paris 20ème) : espace féministe et bienveillant

Centres hospitaliers spécialisés :

  • Institut Mutualiste Montsouris (Paris 14ème)

  • Hôpital Sainte-Anne (Paris 14ème)

  • Centre Hospitalier Sainte-Anne

Ces structures et professionnels connaissent l'alcoolorexie et sont formés pour vous accompagner sans jugement.

CONCLUSION

L'alcoolorexie n'est ni une mode passagère ni un simple problème de volonté. C'est un trouble complexe, situé à l'intersection de pressions sociétales contradictoires, de difficultés psychologiques et de mécanismes biologiques puissants. Comprendre ces mécanismes, c'est déjà commencer à s'en libérer.

Ce que je veux que vous reteniez de cet article, c'est ceci : vous n'êtes pas coupable, et vous méritez de l'aide.

Si vous vous reconnaissez dans ces descriptions, sachez que demander du soutien n'est pas une faiblesse, mais un acte de courage et de lucidité. La guérison est possible, et elle commence par un premier pas : reconnaître que vous avez le droit de vivre sereinement, sans que votre relation à la nourriture et à l'alcool dicte votre existence.

Mon approche, ancrée dans la bienveillance et la non-restriction, vous offre un espace où explorer ces difficultés sans jugement. Ensemble, nous pouvons construire une relation plus apaisée avec votre corps, la nourriture et les situations sociales. Parce que vous êtes bien plus que vos comportements alimentaires. Parce que votre valeur ne se mesure pas en calories ou en kilos. Parce que vivre et manger sont les deux faces de la même pièce.

Prenez soin de vous,

Alexis Alliel
Diététicien Nutritionniste Spécialisé TCA
RPPS : 10007258733 | N° ADELI : 75 95 0878 1

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Si vous souhaitez être accompagné·e dans ce chemin vers une relation plus sereine avec l'alimentation et l'alcool, je vous reçois :

  • Paris 6ème : 59 rue de Seine (Mardi, Mercredi)

  • Paris 20ème : 11 rue Saint-Blaise (Lundi)

  • Le Raincy (93) : Sur rendez-vous

  • En visio : Pour plus de flexibilité

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Site web : www.alexis-alliel-dn.fr

📚 Ressources Complémentaires

Pour approfondir votre compréhension des troubles du comportement alimentaire et trouver du soutien :

Illustration symbolisant l'alcoolorexie - balance entre verre d'alcool et assiette vide représentant
Illustration symbolisant l'alcoolorexie - balance entre verre d'alcool et assiette vide représentant