Mâcher-Recracher et Mérycisme : Comprendre Ces Comportements Méconnus des TCA

Il existe, dans l'ombre des troubles du comportement alimentaire bien connus comme l'anorexie ou la boulimie, des comportements plus discrets qui génèrent pourtant une souffrance tout aussi intense. Le mâcher-recracher et le mérycisme font partie de ces manifestations méconnues, souvent dissimulées par ceux qui en souffrent, sources de honte et d'isolement.

Vous passez peut-être des heures à mâcher des aliments que vous recrachez ensuite, cherchant le goût sans les calories. Ou peut-être régurgitez-vous involontairement votre nourriture peu après l'avoir avalée, dans un cycle que vous ne parvenez pas à contrôler. Ces comportements ne sont ni des choix ni des caprices. Ce sont des manifestations complexes qui méritent d'être comprises, reconnues et accompagnées avec bienveillance.

Selon les données de recherche récentes, près de 34% des personnes hospitalisées pour troubles alimentaires rapportent avoir pratiqué le mâcher-recracher au moins une fois, tandis que le mérycisme concernerait environ 3% de la population adulte mondiale, bien que ce chiffre soit probablement sous-estimé en raison du tabou entourant ces comportements. Ces conduites ne reflètent ni un manque de volonté ni une faiblesse personnelle. Elles sont le résultat d'interactions complexes entre facteurs psychologiques, biologiques et environnementaux qui dépassent largement le simple contrôle conscient.

Dans cet article, nous allons explorer ces deux comportements avec la rigueur scientifique qu'ils méritent, tout en maintenant une approche empathique et déculpabilisante. Car comprendre les mécanismes à l'œuvre, c'est déjà commencer à se libérer de la honte qui les entoure.

Comprendre le Mâcher-Recracher : Quand le Goût Devient une Prison

Qu'est-ce que le mâcher-recracher exactement ?

Le comportement de mâcher-recracher, connu dans la littérature médicale sous le terme anglais "chewing and spitting" ou C&S, se caractérise par la mastication prolongée d'aliments sans les avaler, suivie de leur évacuation. Ce n'est pas une simple habitude, mais un comportement compulsif qui peut occuper plusieurs heures par jour et affecter profondément la qualité de vie.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le mâcher-recracher n'est pas classifié comme un trouble alimentaire distinct dans le DSM-5. Il est plutôt considéré comme un symptôme pouvant apparaître dans différents diagnostics de TCA, notamment l'anorexie mentale, la boulimie nerveuse, ou sous la catégorie des "autres troubles alimentaires spécifiés" (EDNOS - Eating Disorder Not Otherwise Specified).

Les mécanismes psychologiques derrière ce comportement

Au cœur du mâcher-recracher se trouve souvent une tentative désespérée de résoudre un conflit impossible : le désir de profiter du goût des aliments tout en évitant leur ingestion et les calories associées. C'est comme si le cerveau cherchait à négocier un compromis avec des règles alimentaires devenues tyranniques.

Les recherches montrent que ce comportement est davantage associé aux conduites restrictives qu'aux comportements de type "crise-purge". Les personnes qui pratiquent le mâcher-recracher ont tendance à présenter des scores plus élevés en matière de préoccupations concernant l'image corporelle, la forme et le poids, ainsi que des niveaux plus importants de dépression, d'anxiété et de comportements obsessionnels-compulsifs.

Une étude menée par Guarda et ses collègues a révélé que parmi les patients hospitalisés pour troubles alimentaires, 34% avaient pratiqué le mâcher-recracher au moins un mois avant leur admission, et 19% le faisaient plusieurs fois par semaine de façon régulière. Ces chiffres soulignent que ce comportement, loin d'être anecdotique, constitue une réalité clinique significative.

L'escalade du comportement : un cercle vicieux

Ce qui peut commencer comme une tentative occasionnelle de "tricher" avec un aliment interdit peut rapidement devenir un rituel compulsif et envahissant. Marie, 28 ans, témoigne : "Au début, je ne le faisais que pour le chocolat. Puis c'est devenu tous les aliments 'dangereux'. Maintenant, je passe 4 à 5 heures par jour à mâcher et recracher, et je ne peux plus manger normalement avec mes amis."

Le comportement devient progressivement automatique, déclenché par des émotions négatives comme le dégoût, le remords ou la honte, mais paradoxalement moins pénible que les crises boulimiques suivies de vomissements pour certaines personnes. Il s'accompagne souvent d'un sentiment de perte de contrôle similaire à celui observé dans les épisodes hyperphagiques.

Les conséquences multiples

Au-delà de l'impact psychologique évident, le mâcher-recracher peut entraîner des conséquences physiques, sociales et financières importantes :

Sur le plan physique : problèmes dentaires (érosion de l'émail, caries), douleurs à la mâchoire (syndrome de l'articulation temporo-mandibulaire), blessures dans la bouche, carences nutritionnelles si le comportement se substitue à une alimentation normale.

Sur le plan psychologique : honte intense, culpabilité, isolement social progressif, obsession alimentaire croissante, symptômes dépressifs et anxieux majorés, idées suicidaires dans les cas les plus sévères.

Sur le plan social et financier : évitement des situations de repas en groupe, exclusion sociale, difficultés professionnelles ou scolaires dues au temps consacré au comportement, dépenses importantes pour l'achat de nourriture qui ne sera pas consommée.

Le Mérycisme ou Rumination Disorder : Quand le Corps Rejette ce qu'il a Accepté

Définition et mécanismes physiologiques

Le mérycisme, appelé "rumination disorder" ou "syndrome de rumination" en anglais, tire son nom du grec mêrukisma qui signifie rumination, faisant référence au processus digestif des ruminants comme les vaches. Dans ce trouble, la personne régurgite régulièrement de petites quantités d'aliments qui remontent de l'estomac vers la bouche, généralement dans les 15 à 30 minutes suivant le repas.

Contrairement aux idées reçues, le mérycisme n'est ni un vomissement ni un reflux gastro-œsophagien. C'est un processus impliquant deux mécanismes physiologiques distincts :

  • Le relâchement du sphincter inférieur de l'œsophage

  • La propulsion du contenu de l'estomac par la gorge via l'alternance de phases de contraction et de relaxation du diaphragme

La nourriture régurgitée peut ensuite être remâchée et ravalée, ou parfois recrachée. Importante précision : la régurgitation dans le mérycisme ne s'accompagne généralement ni de nausées, ni de sensation de dégoût, ni de goût acide ou amer caractéristique des vomissements.

Classifications diagnostiques : un trouble aux multiples visages

Le mérycisme occupe une place particulière dans les classifications médicales, étant reconnu à la fois comme :

Un trouble de l'interaction intestin-cerveau selon la classification de Rome IV (troubles gastro-intestinaux fonctionnels)

Un trouble de l'alimentation selon le DSM-5, sous la catégorie "Feeding and Eating Disorders"

Selon les critères du DSM-5, le diagnostic nécessite :

  • Des régurgitations répétées d'aliments pendant au moins 1 mois

  • Les aliments peuvent être remâchés, ravalés ou recrachés

  • Le comportement ne peut pas être attribué à une condition gastro-intestinale ou médicale autre

  • Il ne survient pas exclusivement pendant l'anorexie mentale, la boulimie nerveuse, l'hyperphagie boulimique ou l'ARFID

  • S'il survient dans le contexte d'un autre trouble mental, il est suffisamment sévère pour justifier une attention clinique indépendante

Un trouble plus fréquent qu'on ne le pense

Longtemps considéré comme un trouble touchant principalement les nourrissons et les personnes avec déficience intellectuelle, le mérycisme est maintenant reconnu comme pouvant affecter les adolescents et les adultes de tout âge. Une étude internationale menée en 2021 auprès de 54 127 personnes dans 26 pays a révélé une prévalence d'environ 3% dans la population adulte mondiale, avec une légère prédominance féminine (54,4% contre 45,5%).

Ces chiffres suggèrent que le trouble est largement sous-diagnostiqué, probablement en raison du tabou et de la honte qui l'entourent. Beaucoup de personnes concernées dissimulent leur comportement, parfois depuis l'enfance, ce qui les laisse seules face à leurs symptômes.

Les facteurs déclencheurs et situations à risque

Le mérycisme peut se manifester ou s'aggraver dans certaines situations :

  • Périodes de stress intense ou d'anxiété

  • Après une chirurgie bariatrique (prévalence estimée à 31% dans cette population)

  • En association avec d'autres troubles alimentaires

  • Dans un contexte de troubles du développement ou de l'attachement (particulièrement chez l'enfant)

Le comportement semble avoir parfois une fonction d'auto-apaisement ou d'auto-stimulation, particulièrement chez les enfants ou les personnes avec troubles neurodéveloppementaux. Cependant, chez de nombreux adultes, il survient sans raison apparente et en l'absence de facteurs identifiables.

Déconstruire les Mythes : Ces Comportements ne Sont pas des Choix

Mythe 1 : "C'est un manque de volonté"

Non. Le mâcher-recracher et le mérycisme ne sont pas des comportements que l'on peut simplement "arrêter si on le veut vraiment". Ils sont maintenus par des mécanismes neurobiologiques et psychologiques complexes qui échappent au contrôle conscient.

Les recherches en neurosciences montrent que les troubles alimentaires modifient les circuits cérébraux impliqués dans la récompense, le contrôle des impulsions et la régulation émotionnelle. Le mâcher-recracher, par exemple, peut activer temporairement les circuits de récompense liés au goût, créant un renforcement comportemental puissant qui rend le comportement de plus en plus automatique et compulsif.

Pour le mérycisme, les mécanismes sont davantage liés à un dysfonctionnement de l'axe intestin-cerveau. La régurgitation peut devenir une réponse conditionnée à certains déclencheurs, indépendamment de la volonté de la personne.

Mythe 2 : "C'est moins grave que d'autres troubles alimentaires"

Absolument pas. Bien que ces comportements soient moins connus et moins étudiés que l'anorexie ou la boulimie, ils peuvent avoir des conséquences tout aussi sévères sur la santé physique, mentale et la qualité de vie.

Les personnes qui pratiquent le mâcher-recracher présentent généralement une psychopathologie alimentaire plus importante que celles qui ne le font pas, avec des scores plus élevés d'anxiété, de dépression et même d'idées suicidaires. Le mérycisme, s'il n'est pas pris en charge, peut mener à la dénutrition, la déshydratation, des problèmes dentaires graves, et des complications digestives.

Mythe 3 : "Il suffit de manger normalement pour que ça s'arrête"

Cette idée méconnaît la nature même de ces troubles. Demander à quelqu'un de simplement "manger normalement" revient à ignorer les facteurs qui ont conduit à l'installation du comportement : l'anxiété intense autour de l'alimentation, les règles alimentaires rigides, les difficultés de régulation émotionnelle, les traumatismes possibles, ou les troubles neurodéveloppementaux associés.

La guérison nécessite un accompagnement spécialisé qui s'attaque aux racines du problème, pas seulement à ses manifestations. C'est comme essayer de traiter la fièvre sans s'occuper de l'infection : les symptômes peuvent temporairement diminuer, mais le problème sous-jacent persiste.

Vers une Approche Bienveillante : Comment Accompagner Ces Troubles

L'importance du diagnostic différentiel

Avant toute prise en charge, il est essentiel d'éliminer les causes médicales organiques, particulièrement pour le mérycisme. Un reflux gastro-œsophagien, une sténose pylorique, une gastroparésie ou d'autres conditions gastro-intestinales peuvent produire des symptômes similaires. Des examens comme l'endoscopie, la manométrie œsophagienne avec impédancemétrie, ou des études de vidange gastrique peuvent être nécessaires.

Pour le mâcher-recracher, l'évaluation doit également explorer la présence d'autres troubles alimentaires concomitants et leurs spécificités, car la stratégie thérapeutique sera adaptée au contexte global.

Approche diététique et nutritionnelle : reconstruire une relation apaisée avec l'alimentation

En tant que diététicien spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire, mon approche avec les personnes qui présentent ces comportements s'articule autour de plusieurs axes :

Renutrition et stabilisation nutritionnelle : Si une dénutrition est présente, établir un plan de renutrition progressive et sécurisante qui tienne compte des difficultés spécifiques de la personne. L'objectif n'est jamais de forcer l'alimentation, mais d'accompagner le retour à une nutrition adaptée aux besoins du corps.

Restructuration des repas : Travailler sur la régularité des prises alimentaires, la composition des repas et collations, et la réintroduction progressive d'une diversité alimentaire. Pour le mérycisme, des repas plus fractionnés et de plus petite taille peuvent initialement faciliter la tolérance.

Approche non-restrictive : Contrairement aux régimes traditionnels, l'objectif est d'abolir les interdits alimentaires qui alimentent souvent le mâcher-recracher. Chaque aliment a sa place dans une alimentation équilibrée, et aucun aliment ne devrait générer de la culpabilité.

Travail sur les sensations alimentaires : Réapprendre à écouter ses signaux de faim et de satiété, reconnaître les textures, les goûts, les températures. L'alimentation en pleine conscience peut être un outil précieux pour se reconnecter à l'expérience du repas.

Gestion de l'environnement alimentaire : Identifier les situations déclenchantes et mettre en place des stratégies adaptatives progressives. Par exemple, pour le mâcher-recracher, commencer par manger en présence d'une personne de confiance peut être un premier pas.

L'accompagnement pluridisciplinaire indispensable

Ces comportements nécessitent une prise en charge coordonnée impliquant plusieurs professionnels :

Le médecin traitant ou médecin nutritionniste assure le suivi somatique, prescrit les examens nécessaires, surveille l'état général et les complications possibles (dentaires, digestives, carences).

Le psychiatre ou psychologue spécialisé travaille sur les aspects psychopathologiques, les troubles de l'humeur associés, les traumatismes éventuels, et propose une psychothérapie adaptée. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) ont montré une certaine efficacité, particulièrement pour le mérycisme avec l'entraînement à la respiration diaphragmatique.

Le diététicien nutritionniste spécialisé en TCA (comme moi) accompagne la restructuration alimentaire, la gestion de l'anxiété face à l'alimentation, et le rétablissement d'une relation apaisée avec la nourriture.

D'autres professionnels peuvent être impliqués selon les besoins : dentiste pour les complications buccales, gastro-entérologue pour les aspects digestifs du mérycisme, orthophoniste pour les troubles de l'oralité associés.

Techniques spécifiques pour le mérycisme

Pour le syndrome de rumination, une approche comportementale spécifique s'est révélée particulièrement efficace : la respiration diaphragmatique. Cette technique consiste à apprendre à reconnaître les signes précurseurs de la régurgitation et à pratiquer immédiatement des exercices de respiration profonde qui préviennent les contractions abdominales involontaires menant à la régurgitation.

Le principe : en respirant profondément par le diaphragme après les repas et en maintenant cette respiration pendant 15 à 30 minutes, on peut progressivement "désapprendre" le réflexe de rumination. Des études montrent que cette approche peut être efficace chez les personnes sans déficience intellectuelle.

Pour les personnes qui ne répondent pas à cette approche, d'autres options incluent le biofeedback, et dans certains cas, des médicaments comme le baclofène ou certains antidépresseurs tricycliques peuvent être envisagés.

Prise en charge du mâcher-recracher

Pour le mâcher-recracher, l'approche est principalement psychothérapeutique et diététique :

Identifier les déclencheurs : Quelles émotions, situations, pensées précèdent le comportement ? Tenir un journal peut être éclairant.

Développer des stratégies alternatives : Apprendre d'autres façons de gérer les émotions difficiles, l'anxiété, ou le désir de manger sans culpabilité.

Exposition progressive : Réintroduire graduellement la déglutition des aliments "interdits", d'abord dans un cadre thérapeutique sécurisant, puis progressivement dans la vie quotidienne.

Travailler sur les cognitions : Déconstruire les croyances rigides autour de l'alimentation, du poids, de l'apparence corporelle qui maintiennent le comportement.

Prévention de la rechute : Identifier les situations à risque et établir un plan d'action anticipé.

Le Chemin de la Guérison : L'Espoir est Permis

Des histoires de rétablissement inspirantes

Sophie, 32 ans, pratiquait le mâcher-recracher depuis l'adolescence : "Pendant 15 ans, j'ai vécu avec cette honte. Je pensais être la seule personne au monde à faire ça. Quand j'ai enfin osé en parler à mon médecin et qu'elle m'a orientée vers une équipe spécialisée, j'ai réalisé que je n'étais pas seule et que c'était traitable. Aujourd'hui, après 2 ans de suivi, je mange normalement. Les moments difficiles existent encore, mais je sais les gérer différemment."

Thomas, 27 ans, souffrait de mérycisme depuis l'enfance : "Les techniques de respiration ont changé ma vie. Au début, je ne croyais pas que quelque chose d'aussi simple pourrait fonctionner, mais avec de la pratique quotidienne, les épisodes de régurgitation ont diminué de 80%. Je peux enfin manger au restaurant sans anxiété."

Les étapes du parcours de soin

Le rétablissement n'est pas linéaire. Il y aura des avancées, des plateaux, parfois des reculs temporaires. C'est normal et cela fait partie du processus. Voici ce à quoi vous pouvez vous attendre :

Phase 1 : Reconnaissance et évaluation (1-2 mois)
Briser le silence, accepter d'avoir besoin d'aide, réaliser une évaluation complète (médicale, nutritionnelle, psychologique). Cette phase peut être difficile car elle implique de nommer le problème et d'abandonner le déni protecteur.

Phase 2 : Stabilisation et apprentissage (3-6 mois)
Apprendre les techniques de base (respiration diaphragmatique pour le mérycisme, identification des déclencheurs pour le mâcher-recracher), stabiliser l'état nutritionnel si nécessaire, commencer à développer des stratégies alternatives.

Phase 3 : Transformation et pratique (6-12 mois)
Affiner les stratégies, gérer les situations de plus en plus complexes, reconstruire une relation plus souple avec l'alimentation, progresser vers plus d'autonomie dans la gestion du trouble.

Phase 4 : Consolidation et prévention de la rechute (12 mois et plus)
Maintenir les acquis, développer la résilience face aux situations difficiles, intégrer les nouvelles habitudes de façon durable, espacer progressivement les suivis tout en gardant un filet de sécurité.

Les facteurs de bon pronostic

Plusieurs éléments sont associés à un meilleur pronostic :

  • Le diagnostic et la prise en charge précoces

  • L'engagement actif dans le traitement

  • Le soutien de l'entourage

  • L'absence de troubles psychiatriques sévères concomitants

  • L'accès à une équipe pluridisciplinaire spécialisée

  • La capacité à développer des stratégies de régulation émotionnelle alternatives

Mais même en l'absence de ces facteurs, la guérison reste possible. Elle demande simplement plus de temps, de patience et d'adaptation des stratégies thérapeutiques.

Ressources et Soutien : Vous N'êtes Pas Seul

Où trouver de l'aide ?

Numéro national Anorexie Boulimie Info Écoute :
☎️ 09 69 325 900 (appel non surtaxé)
Une ligne d'écoute spécialisée, anonyme et confidentielle, pour les personnes souffrant de TCA et leur entourage.

Associations spécialisées :

Consultations spécialisées

La prise en charge de ces comportements nécessite une expertise spécifique en troubles alimentaires. En tant que diététicien nutritionniste spécialisé TCA, je reçois en consultation à Paris (6ème et 20ème arrondissements) et au Raincy, ainsi qu'en visioconférence pour les personnes ne pouvant se déplacer.

Mon approche s'inscrit dans une philosophie de soins bienveillante, non-restrictive et centrée sur vous. L'objectif n'est jamais de vous contraindre à manger d'une certaine façon, mais de vous accompagner vers une relation plus libre et apaisée avec l'alimentation, en respectant votre rythme et vos besoins spécifiques.

Pour l'entourage : comment aider sans nuire ?

Si vous avez un proche qui souffre de mâcher-recracher ou de mérycisme :

Évitez : les commentaires sur son poids ou son apparence, les injonctions à "manger normalement", la surveillance intrusive, les punitions ou récompenses liées à l'alimentation, les jugements moraux sur le comportement.

Privilégiez : l'écoute sans jugement, l'expression de votre inquiétude avec bienveillance ("Je m'inquiète pour toi", plutôt que "Tu devrais arrêter"), l'encouragement à consulter sans pression, le maintien du lien relationnel au-delà du trouble, votre propre accompagnement si nécessaire (groupes de parole pour proches).

Conclusion : Vers une Libération Progressive

Le mâcher-recracher et le mérycisme sont des comportements complexes qui méritent d'être reconnus, compris et accompagnés avec la même rigueur et bienveillance que les troubles alimentaires plus connus. Ils ne définissent pas qui vous êtes. Ce sont des stratégies que votre psychisme a développées pour faire face à des difficultés, et ces stratégies peuvent être transformées.

La guérison est possible. Elle demande du courage pour faire le premier pas vers l'aide, de la patience pour accepter que le chemin prenne du temps, de la bienveillance envers vous-même pour traverser les moments difficiles. Mais vous n'avez pas à le faire seul. Des professionnels spécialisés, des associations, des groupes de soutien existent pour vous accompagner.

Chaque petit pas compte. Chaque repas partagé, chaque aliment avalé sans être recraché, chaque régurgitation évitée grâce aux techniques de respiration est une victoire qui vous rapproche d'une vie plus libre. Et cette liberté, vous la méritez.

Vivre et manger sont les deux faces de la même pièce.
Allégez votre relation à l'alimentation et libérez-vous de ce qui vous dessert !

Coordonnées et Contact

Alexis Alliel
Diététicien Nutritionniste Spécialisé Troubles du Comportement Alimentaire
Diplômé d'État - Approche Non-Restrictive et Bienveillante

📞 Téléphone : +33 6 22 41 55 21

📍 Lieux de consultation :

  • Paris 6ème : 59 rue de Seine (Mardi, Mercredi) -

  • Paris 20ème : 11 Rue Saint Blaise (Lundi)

  • Le Raincy (93) : Sur rendez-vous

  • En visioconférence : Partout en France et à l'international

🗓️ Prise de rendez-vous en ligne : Doctolib - Alexis Alliel

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  • N° ADELI : 75 95 0878 1

📚 Ressources Complémentaires sur le Site

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📖 ENCART SOURCES ET RÉFÉRENCES

Sources officielles et scientifiques :

  1. American Psychiatric Association (2022). Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders: DSM-5-TR. Washington, DC: American Psychiatric Publishing.

  2. Murray, H. B., Juarascio, A. S., Di Lorenzo, C., Drossman, D. A., & Thomas, J. J. (2019). "Diagnosis and Treatment of Rumination Syndrome: A Critical Review." The American Journal of Gastroenterology, 114(4), 562-578. https://doi.org/10.14309/ajg.0000000000000060

  3. Guarda, A. S., Schreyer, C. C., Hansen, J. L., & Vanderheyden, D. A. (2015). "Chewing and Spitting in Eating Disorders and Its Relationship to Binge Eating." Eating Behaviors, 16, 59-61.

  4. De Zwaan, M., Becker, S., Friederich, H. C., Zipfel, S., Hilbert, A., & Herpertz, S. (2021). "Prevalence of Rumination Syndrome: A Cross-Sectional Online Survey in 26 Countries." Neurogastroenterology & Motility, 33(4), e14000.

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  10. Psycom - Santé Mentale Info. "Troubles des Conduites Alimentaires (TCA)." Consulté en octobre 2025. https://www.psycom.org/

Ressources d'aide :

Accompagnement bienveillant des comportements alimentaires atypiques - Mâcher-recracher et mérycisme
Accompagnement bienveillant des comportements alimentaires atypiques - Mâcher-recracher et mérycisme